Muse de Février : Portrait de Daisy Coqk, illustratrice


Bonjour Daisy, raconte-nous ton histoire…

Présente-toi en quelques mots

Je m’appelle Daisy Coqk, j’ai 30 ans et je suis l’illustratrice derrière The Girl In Yellow. The Girl in Yellow est née d’un besoin de dépeindre ma réalité. Puis progressivement et très naturellement de représenter des femmes noires aux multiples facettes.

Parle-nous un peu de ton enfance

Mon histoire commence au sein d’une famille afro-caribéenne où tout reposait et s’articulait autour d’une femme, ma mère. En créole, on parle de femme « potomitan », soit le soutien familial. Voir ma mère concilier seule; travail, éducation et transmission m’ont fait prendre conscience, très jeune, que la force, la résilience et l’indépendance étaient la garantie d’un certain équilibre. J’ai grandi avec la certitude que les femmes étaient au centre de ce monde et la frustration qu’elles n’étaient pas reconnues à leur juste valeur.

Ma mère a donc pour ainsi dire été ma première figure féministe, ce qui a eu un impact majeur sur la perception de mon environnement, de moi-même mais aussi de mes réflexions, mes questionnements, mes coups de gueule et mes engagements d’aujourd’hui.

Partage-nous ta passion…

Comment est né ton intérêt pour l’illustration ?

Je dessine depuis mon plus jeune âge. D’ailleurs, mes supports préférés étaient la feuille A4 classique et les albums photos de ma mère (pour son plus grand déplaisir ! ) Les mangas, les jeux vidéos et les cartoons ont été mes premières influences et ont beaucoup inspiré mon style actuel.
Mais je pense que mon intérêt pour l’illustration s’est accru lorsque j’ai découvert l’impressionnisme en CM1. C’était une forme d’art différente de ce que j’avais pu voir avant et qui m’intriguait. J’étais fascinée par « Impression, soleil levant » de Monet et c’est à ce moment qu’a commencé ma phase « impressionniste ». D’ailleurs, voyant mon intérêt grandir, ma mère avait réussi à trouver un bouquin sur ce mouvement. Et dès que je l’ouvrais, je m’éreintais à reproduire les œuvres et à apprendre le nom des peintres par cœur.

J’avais aussi la chance d’avoir à mes côtés une muse talentueuse, peintre et aquarelliste à ses heures, la mère d’une de mes amies. Je voulais absolument devenir peintre et j'ai commencé à me passionner pour les arts visuels. Finalement plus tard, avec l’essor des outils graphiques, je suis tombée amoureuse des arts numériques et c’est ainsi que je me suis lancée dans l’illustration

Quelles sont les thématiques et engagements au cœur de tes illustrations ?

En tant que femme noire, je suis forcée de constater que la société nous invisibilise et exige de nous une certaine posture niant ainsi notre pluralité.

C’est pourquoi l’illustration est avant tout pour moi, un moyen de représenter des femmes noires plurielles et ce sur tous les plans (émotionnel, professionnel, culturel, spirituel…) loin des stéréotypes et des préjugés qui forgent les “histoires uniques”.

Parlons peu, parlons muses...

Quelle muse illustratrice t’inspire ?

Charlot Kristensen, est une illustratrice et auteure noire dublinoise dont j’admire le travail et le style proche de la peinture ! Elle arrive réellement à me transporter dans son monde, coloré et teinté de poésie, qui célèbre avec beauté, allégresse et délicatesse les femmes noires ! De plus, je suis toujours contente de découvrir des artistes noir-es issu-es de la diaspora et qui expriment leur art de différentes façons.

En quoi Frida Kahlo est une muse pour toi ?

Frida Kahlo pour moi, c’est avant tout la résilience. Bien qu’elle ait vécu des épreuves tragiques tout au long de sa vie, elle ne se décourageait pas, elle se relevait à chaque fois. Mais au-delà de cette force incroyable, il y a aussi cette vulnérabilité, cette mélancolie, cette douleur qui se dégagent dans certaines de ses œuvres nous invitant ainsi dans son intimité. Cette dualité, Diego Rivera la décrira comme étant « Dure comme l’acier, délicate et fine comme l’aile d’un papillon, adorable comme un doux sourire, profonde et cruelle comme l’amertume de la vie. » Pour moi, c’est l’essence même de la complexité humaine et je trouve cela réellement beau.

Daisy Coqk x Maison Bonnemuse

Qu’est-ce qui te plait dans notre marque ?

Indéniablement, les valeurs et l’enthousiasme contagieux de sa fondatrice ! Passionnée, rêveuse, libre, déterminée et indépendante, je m’identifie totalement aux valeurs de Maison Bonnemuse, me considérant moi-même comme un électron libre. Et il y a aussi l’optimisme et la bienveillance qui émanent de la marque et qui nous poussent à nous dépasser et à être fières de qui nous sommes, ce qui n’est pas toujours tâche aisée dans mon cas. Maison Bonnemuse c’est un peu Marraine la bonne fée, celle qui nous redonne confiance, se soucie de notre bien-être et veut crier au monde de quoi nous sommes capables.

Qu’est-ce qui te plait dans les combinaisons ?

Je porte rarement des combinaisons bien que je trouve ce vêtement élégant. Malheureusement, elles ne sont pas adaptées à ma morphologie. Le buste est, par exemple, trop large. Et je trouve encore le choix du design trop limité. Du coup, je suis souvent déçue.

Décris-nous ta combinaison idéale…

Une combinaison originale, colorée, élégante et bien ajustée pouvant aussi bien être portée pour des occasions particulières que dans le quotidien. Un vêtement esthétique et durable qui m'accompagnera durant plusieurs années.

Pourquoi as-tu accepté d’être une Muse du Mois ?

Déjà c’est un honneur d’avoir été choisie pour être muse du mois. Je trouve cela intéressant et grisant de donner la parole à des femmes pas forcément connues du grand public. De plus, il n’est pas facile pour moi de me révéler mais j’ai lu récemment que c’était important d’accomplir chaque jour des choses qui nous font peur. C’est pourquoi être muse du mois est avant tout un challenge pour moi. Mais c’est aussi le privilège de me raconter et de partager mon expérience, à travers laquelle d’autres pourront peut-être se reconnaître.

Transporte-nous dans ton rêve…

Quel est ton rêve le plus fou ?

Créer un studio d’animation mettant principalement en scène des personnages racisé-es et vivre recluse dans une maison en bord de mer. :)

Si tu avais un message à faire passer à celles et ceux qui ont peur de se lancer et concrétiser leur rêve : lequel serait-il ?

Je conclurai sur cette phrase de ma muse par excellence, Maya Angelou « Vous ne pouvez être pleinement accompli.e qu’avec quelque chose que vous aimez. » Alors lancez-vous ! 


2 commentaires


  • François

    J’ai adoré 🥰


  • Bebe

    Magnifique reportage ma dede


Laissez un commentaire


Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être affichés